On va pas se le cacher c’est un classique parmi les classiques, une superbe chanson que l’on ose chanter que sous sa douche tellement elle est difficile techniquement. Celui qui s’y essaye sans la voix de Kate Bush parvient péniblement à sortir un son que pourrait faire un petit animal qu’on égorge ! Bref

Cette chanson a également une histoire, elle a été écrite par Kate Bush quand elle était très jeune, dedans elle fait parler Cathy l’héroïne des Hauts de Hurlevents qui s’adresse à Heatcliff le garçon dont elle est amoureuse d’une passion impossible qui est décrite dans ce chef d’œuvre de la littérature britannique. Kate Bush l’aurait écrit après avoir vu l’adaptation du roman au cinéma. Puis après avoir elle a lu le livre d’Emily Brontë avec qui elle partage la même date d’anniversaire (30 juillet). Beaucoup de petites choses entourent cette chanson dont la reprise au Ukulele est une vraie réussite, j’adore ce titre qui rend  joyeuse une chanson plutôt triste à l’origine.

Bon je le confesse, Kendrick Lamar est ma révélation de l’année, je suis un peu à la masse car ça date de 2012 mais l’album Good Kid Maad City est devenu tout simplement en quelques temps l’un de mes albums préférés tout style confondu! (je l’écoute au moins 3 /4 fois par semaine). Je parle vraiment d’album car celui-ci est construit d’une telle manière qu’il est sensé s’écouter dans l’ordre et en entier. Kendrick raconte en effet son quotidien d’un jeune de Compton (le quartier des gangs à L.A) qui évolue dans un environnement hostile mais qui au fond ne veut pas vraiment être un délinquant malgré la pression des pairs dans le quartier et les courses poursuite avec la police (The Art of peer pressure), les rêves d’argent, grosse bagnole et piscine d’alcool (Money Tree – Swimming pool), la peur de la mort et la peur de ne rien laisser (Sing About Me, I’m Dying of Thirst), la religion et les attitudes contradictoires (Bitch Don’t Kill My Vibe). L’album est ponctué d’intervention de la mère et du père de Kendrick qui laissent des messages sur son répondeur. L’ambiance de cet album est vraiment exceptionnelle, c’est une plongée dans un milieu que l’on ne connait pas. Au delà de l’ambiance et des thèmes développés, il faut ajouter la technique vocale de Lamar qui est vraiment impressionnante. Il change son flow en fonction des chansons, passe de sa voix grave à des voix « jouée » (mec bourré, il fait parler sa conscience, etc), chante et joue avec les sonorités, un vrai récital. Ceux qui n’aime pas le Hip-Hop essayez de prendre le temps d’écouter cet album et de comprendre les paroles c’est vraiment un expérience intéressante.

J’aurai pu faire une spéciale Kendrick Lamar, mais pour revenir à la chanson que j’ai sélectionnée (choix difficile), ce n’est pas la plus entraînante ou groovy mais elle résume bien l’album. L’instru a un côté nostalgique, froid et triste et la voix de Kendrick semble résignée. Le refrain est assuré par Pharrell (il est partout celui là).

Il raconte son histoire de Good Kid (un bon gars) qui ne fait ni parti d’un gang ce qui lui rend la vie compliquée dans le ghetto mais qui reste une jeune noir aux yeux de la police soit un « délinquant potentiel ». Il fait une belle allusion au rouge et bleu, couleur des deux principaux gangs de Compton et le bleu et rouge des gyrophares de la police, choix impossible pour un Good Kid dans une ville de fous.

Je ne cherche à convaincre personne mais le Hip-Hop peut aller plus loin que le bling bling et de manière très subtile…